08 juin 2016

Cercle - On va jouer à un jeu...


- Pas de spoilers -

Des gens se réveillent dans une pièce sans savoir comment ils sont arrivés là. Ça vous rappelle quelque chose ? Oui oui oui. Les films-concepts qui ont pullulé (comme les chouettes - oui c'est la 2ème fois que je fais cette blague) après Cube et qui ont re-pullulé après Saw. Et moi, j'aime bien les films-concepts.

Dans Cercle, 50 personnes se réveillent dans une pièce circulaire. Elles sont debout en cercles concentriques et sont chacune positionnées sur un cercle dessiné au sol sans pouvoir en sortir. Autant dire que le titre du film était une évidence. Au centre de la pièce, un dôme noir. Toutes les deux minutes, inéluctablement, le dôme lance un éclair sur l'un des prisonniers et le tue.

Commence alors une course contre la montre en huis-clos immobile, d'abord paniquée alors que tous cherchent à comprendre comment le dôme choisit ses victimes puis plus méthodique lorsqu'ils ont la réponse. Le film repose sur des dialogues qui fusent et ne laisse pas le temps de s'ennuyer. On y aborde beaucoup de sujets sans forcément que ce soit explicite et c'est intéressant. La tension et l'urgence des comptes à rebours incessants permettent au film de passer du coq à l'âne sans trop avoir l'air de survoler les sujets qu'il aborde. 

Les personnages ne sont pas plus travaillés que ça... et ça ne pose pas vraiment de problème. Les décisions qu'ils prennent pour gagner du temps et déjouer les funestes desseins du dôme central servent aussi l'intérêt des scénaristes et leur permettent de se concentrer sur l'essentiel.

Le huis-clos et les déplacement limités imposés par ce même scénario sont contrebalancés par un montage dynamique - mais pas épileptique - et un éclairage réussi. La lumière néon venue d'en haut devient le symbole de la situation des personnages : elle est écrasante et elle durcit n'importe quel visage.




Cercle, qui met simplement des humains face à leur mort imminente, ne parle donc pas vraiment de personnages (personnages de fiction ou personnages que l'on se crée) mais bien de personnes. La nature humaine dans ce qu'elle peut avoir de plus beau et de plus sale l'emporte sur le paraître. C'est en ça, en plus de son pitch de départ, que le film a tout d'une épreuve de Jigsaw. Si on peut parfois penser que certains comportements sont stéréotypés, il suffit d'y réfléchir deux secondes pour se souvenir que quand on parle d'humain, les plus beaux stéréotypes de fiction sont hélas de pâles copies de ce qu'on peut trouver dans la nature ! 

Et voilà que sans connaître ces personnages, sans même s'y être attaché, on a le souffle un peu plus court à mesure que les éliminations s'enchaînent. Parce qu'on sait ce qui serait "bien" et qu'on les regarde faire, comme on regarderait une expérience sur des souris de laboratoire d'un oeil extérieur mais en espérant quand même qu'elles s'en sortent (surtout que c'est mignon, les souris).

Au final, on est étonné ou on ne l'est pas. Reste que, sans être le film du siècle et sans révolutionner le cinéma, Cercle se laisse vraiment bien regarder... sans tourner en rond.

Disponible sur Netflix

Photos : FilmBuff

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