15 mai 2016

Jessica Jones - La bonne surprise #2


- Pas de spoilers -

Je ne suis pas très Marvel. Pourtant, à force d'entendre parler de Jessica Jones, je me suis laissée tenter par les aventures de cette brunette pâle et badass qui carbure au bourbon, dont je ne connaissais absolument rien... à part le fait qu'elle est brune, pâle, badass et qu'elle carbure au bourbon.

Il ne m'a pas fallu longtemps pour esquisser un sourire, grâce au générique façon comics et à sa musique d'abord feutrée digne d'un polar puis plus rock jusqu'à sortir une guitare électrique presque sulfureuse... pour revenir à pas feutrés sur l'apparition de Jessica.


Jessica Jones est donc une détective privée surtout spécialisée dans les affaires d'adultère, qui n'a pas sa langue dans sa poche - y compris avec ceux dont dépendent ses revenus -, vit seule, fait ce qu'elle veut quand elle veut et boit comme un trou sans jamais tituber. Pourtant, comme pour tous les anti-héros, on suppose rapidement que cette situation résulte des démons auxquels elle est en proie, démons que nous apprendrons à connaître au fil de la saison. Car Jessica n'a pas toujours été celle que l'on nous présente.

Vous allez sûrement rire grassement de moi (à raison) : j'ai été surprise de découvrir les aspects surnaturels de la série. Du Marvel. Oui, je sais, autant être surpris de trouver du surnaturel dans une série qui s'appellerait Buffy contre les vampires. Enfin, on sait jamais ! Cela dit, c'est du surnaturel comme je l'aime : subtil et parfaitement intégré à un univers réaliste qui rend le tout plus crédible et propice à l'identification. Pourtant, quelques références à d'autres personnages sont parsemées ça et là, faisant le lien avec les figures de proue de la maison Marvel.

L'épisode pilote distille le juste rapport suspense/révélations qui donne envie de voir la suite, en liant intimement les premières affaires traitées par Jessica à sa propre histoire.

Les personnages secondaires ont tous leur intérêt, vraiment, et leurs intrigues respectives aussi. Même si Trish Walker, ex-enfant star et meilleure amie de Jessica, adopte un ou deux comportements clichés de "la blonde", on sent rapidement qu'elle est le pilier de la brune alcoolique. Luke Cage, qui a d'abord des airs de personnage-fonction en forme d'armoire à glace, se révèle rapidement plus travaillé. C'est aussi avec plaisir que l'on retrouve Carrie-Anne Moss en froide et brillante avocate, dont la carrure ferait pisser Trinity dans son pantalon en cuir.





Si certains personnages se révèlent soudainement plus importants qu'il ne le paraissaient au départ, d'autres gagnent en consistance au fur et à mesure que ce qui les lie à Jessica s'amplifie ; que ce soit de son propre fait, à ses risques et périls, ou bien malgré elle... à ses risques et périls aussi.

Car le grand méchant de cette histoire est fichtrement réussi et fascine avant même qu'on l'aperçoive à l'écran. Il est réussi parce que premièrement, il a un super-pouvoir loin d'être fifou sur le papier mais plutôt jouissif dans ses applications scénaristiques. Deuxièmement, il est très drôle. Et troisièmement, sa personnalité et sa relation avec Jessica sont simples et complexes à la fois, si bien qu'on peut parfois perdre de vue le camp pour lequel on est, notamment dans l'épisode 8 "AKA WWJD ?", qui reste mon préféré de cette première saison. L'interprète de cet antagoniste n'est autre que David Tennant et, ne suivant pas Doctor Who, j'étais contente d'enfin voir son talent en action. Je trouve qu'il a l'un de ces visages à la fois profondément sympathiques et flippants, un peu comme Oscar Isaac, tout en dégageant une classe et un charisme indéniables.



Enfin, il faut évidemment mentionner Krysten Ritter (Jessica), notamment révélée par son rôle dans Breaking Bad. Avec son visage de poupée et ses cheveux noirs corbeau, elle est suffisamment originale pour être un personnage reconnaissable mais suffisamment naturelle pour s'intégrer dans un univers réaliste et ne pas faire sombrer la série dans le "Regardez, on a adapté un personnage de comics et ça se voit". Bien que Jessica puisse sembler avoir la badasserie un peu trop facile pour être honnête, son personnage se creuse et se définit lentement mais sûrement, jusqu'au dernier épisode. 

Le final est bien trouvé mais il est un peu trop vite expédié pour figurer parmi les fins de saisons cultes. 

Malgré cette petite déception, la série est un succès et la saison 2 arrivera sur Netflix en 2017, après la série The Defenders, réunissant notamment Jessica Jones, Luke Cage -l'armoire à glace mentionnée plus haut qui va aussi avoir sa série dédiée-, et Daredevil, qui lui a déjà sa série... Eh ouais, on est chez Marvel !

Toujours est-il que les aventures de Jessica Jones m'ont fait passer un bon moment et que je vous recommande chaudement cette première saison, qui se regarde comme la détective boit son bourbon : cul-sec !


Photos : Myles Aronowitz/Netflix

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