- Pas de spoilers -
Aujourd'hui, j'inaugure une catégorie qui fait la peau aux aprioris.
Ces dernières semaines, je suis dans une mouvance "films à la con" : Souviens-toi l'été dernier 3 (si si...), ATM (huis-clos à twist, plutôt sympa), Cry Wolf (slasher sur campus américain avec un twist qui se sent à 40 km) et donc Warm Bodies, que les médias nous avaient survendu comme un "Twilight avec des zombies" puisqu'on sortait à peine de la saga aux vampires pailletés. Seulement, pas du tout.
Pour commencer, l'histoire est racontée certes à la première personne mais du point de vue du zombie : autant dire que dès les premières minutes, ce film est drôle ! Les répliques légères et le rythme impeccable me rappellent Bienvenue à Zombieland.
Je vous vois venir : comment des zombies peuvent-ils parler ? Pour le coup, on s'arrange pour rafraîchir le mythe. Les puristes s'arracheront les cheveux, comme les fans de Dracula se sont taillés les veines devant Twilight. Personnellement, l'originalité n'est pas quelque chose qui me dérange.
Parlons un peu de la romance. R est un gentil zombie, Julie est une survivante plus ouverte d'esprit que ses congénères. Sur le papier, ça fait peur. Pourtant, on est loin du "love at first sight" habituel et les dialogues parsemés de second degré désamorcent toute niaiserie, sans pour autant faire virer le tout à la comédie. On ne cherche pas à nous faire nous identifier à un quelconque personnage pour nous faire rêver. Au lieu de ça, on nous installe confortablement à notre place de spectateur et ça suffit pour passer un bon moment.
En fait, c'est bien plus un Roméo & Juliette post-apocalyptique qu'autre chose mais il n'est point de référence indigeste dans les rebondissements de l'histoire. Seuls les noms des personnages et un lieu emblématique font référence à l'ami Shakespeare. Pour peu qu'on ne soit pas au courant du pitch, on ne s'en rend même pas compte tellement c'est subtil (coucou, j'ai percuté au milieu du film...). Les clichés de la romance impossible sont également bien assommés par le traitement du personnage de R, qui n'a pas le statut de mâle inaccessible mais plutôt de créature gentille, perdue et touchante à qui on a envie de faire des câlins. Un E.T. un peu beau gosse, quoi.
En fait, c'est bien plus un Roméo & Juliette post-apocalyptique qu'autre chose mais il n'est point de référence indigeste dans les rebondissements de l'histoire. Seuls les noms des personnages et un lieu emblématique font référence à l'ami Shakespeare. Pour peu qu'on ne soit pas au courant du pitch, on ne s'en rend même pas compte tellement c'est subtil (coucou, j'ai percuté au milieu du film...). Les clichés de la romance impossible sont également bien assommés par le traitement du personnage de R, qui n'a pas le statut de mâle inaccessible mais plutôt de créature gentille, perdue et touchante à qui on a envie de faire des câlins. Un E.T. un peu beau gosse, quoi.
Les autres personnages sont peu creusés mais restent néanmoins nécessaires à l'histoire. Surtout un, qui fait gonfler le capital sympathie du film, loin des personnages secondaires lourdingues et inutiles qu'on voit trop souvent.
Car la simplicité est la clé de Warm Bodies. Le scénario et la réalisation restent droits dans leurs bottes, sans intrigues de remplissage ni surenchère d'effets spéciaux. On se contente d'en faire peu en le faisant bien. Le meilleur exemple ? R ne cligne pas des yeux. C'est tout con, et je ne m'en étais pas rendu compte de moi-même, mais ça fait toute la différence dans le travail du personnage.
La musique originale co-signée par Marco Beltrami est efficace et passe sans mal du premier au second degré - et inversement - parfois au sein de mêmes morceaux. Certains d'entre eux sont vraiment réussis, dans tous les genres (n'allez pas écouter la BO avant de voir le film, les titres sont des spoils ahurissants...).
Mais c'est surtout le choix des chansons qui attire l'attention et qui frôle le génie par sa variété : M83, Feist, Bruce Springsteen, Vivaldi, Guns n'Roses, Bob Dylan, Bon Iver, Scorpions, The National... Si on ne connaît pas bien ces artistes, on peut difficilement deviner qu'il s'agit d'eux. Encore une fois, on se concentre sur le fait de bien habiller les images plutôt que sur une avalanche de tubes qui donneraient un crédit factice au film. Un personnage va même jusqu'à se moquer un peu de ces pratiques.
Car la simplicité est la clé de Warm Bodies. Le scénario et la réalisation restent droits dans leurs bottes, sans intrigues de remplissage ni surenchère d'effets spéciaux. On se contente d'en faire peu en le faisant bien. Le meilleur exemple ? R ne cligne pas des yeux. C'est tout con, et je ne m'en étais pas rendu compte de moi-même, mais ça fait toute la différence dans le travail du personnage.
La musique originale co-signée par Marco Beltrami est efficace et passe sans mal du premier au second degré - et inversement - parfois au sein de mêmes morceaux. Certains d'entre eux sont vraiment réussis, dans tous les genres (n'allez pas écouter la BO avant de voir le film, les titres sont des spoils ahurissants...).
Mais c'est surtout le choix des chansons qui attire l'attention et qui frôle le génie par sa variété : M83, Feist, Bruce Springsteen, Vivaldi, Guns n'Roses, Bob Dylan, Bon Iver, Scorpions, The National... Si on ne connaît pas bien ces artistes, on peut difficilement deviner qu'il s'agit d'eux. Encore une fois, on se concentre sur le fait de bien habiller les images plutôt que sur une avalanche de tubes qui donneraient un crédit factice au film. Un personnage va même jusqu'à se moquer un peu de ces pratiques.
Pour continuer dans les bonnes surprises, le casting n'est pas en reste. Julie est jouée avec panache par Teresa Palmer, hybride physique de Naomi Watts et de Kristen Stewart (tiens donc) et qu'on verra bientôt dans le remake de Point Break. Sous le maquillage de R se cache Nicholas Hoult, alias la version jeune de Hank McCoy "Le Fauve" dans les X-Men, et il est juste impeccable.
Les meilleurs amis des protagonistes sont sympathiques et leurs interprètes tout autant. Notons aussi la présence de Dave Franco (Insaisissables, 21 Jump Street) et de... John Malkovich, très sous-exploité mais qu'il est agréable de voir.
Si on peut reprocher quelque chose à ce film, ce sont peut-être quelques plans et scènes convenus vers la fin. Il y a un peu de maladroit, un peu de déjà-vu... Mais on sent tellement la sincérité du réalisateur, on voit tellement que le mec veut juste raconter une chouette histoire sans chichis, qu'au final ça passe.
Ce n'est pas épique, ce n'est pas un film d'action et ce n'est pas une romance à l'eau de rose. C'est un conte qui met ses protagonistes sous les projecteurs plus que tout le reste et qui, sans être moralisateur, nous met un peu en garde contre quelque chose : la perte de notre humanité et de notre rapport aux autres dans la société actuelle.
Au final, Warm Bodies est un "feel good movie" sans avoir la prétention de l'être.
Photos : © Summit Entertainment
Au final, Warm Bodies est un "feel good movie" sans avoir la prétention de l'être.
Photos : © Summit Entertainment
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